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Une société de gens de lettres

5-1-societegenslettres250pix.jpgL’Encyclopédie est d’abord une œuvre collective : elle mobilise plus de 150 auteurs identifiés, dont une poignée seulement sont célèbres, et de nombreux anonymes.

L’ouvrage n’a pas pour objet de mettre en avant les individus : les auteurs signent leurs articles d’un simple signe : * pour Diderot, O pour d’Alembert, S pour Rousseau,…

Les auteurs travaillant bénévolement et « sans contrainte », l’ouvrage reflète leurs différences de style et de tempérament, et même leurs contradictions : cette diversité assumée est dans l’esprit du projet encyclopédique, et Diderot ne conçoit pas autrement son rôle d’éditeur : « Chacun a une manière de penser & de dire qui lui est propre, & dont on ne peut exiger le sacrifice dans une association où l’on n’est entré que sur la convention tacite qu’on y conserverait toute sa liberté »

Les encyclopédistes viennent de divers horizons socio-professionnels: académiciens (d’Alembert ou Marmontel), hauts fonctionnaires (Turgot), quelques aristocrates : le baron Thiry d’Holbach, ami et bienfaiteur de Diderot, spécialiste de minéralogie et … athée notoire, ou le discret et infatigable Chevalier Louis de Jaucourt, protestant, issu d’une famille de la noblesse bourguignonne. Féru de médecine et de géographie, il possède une riche bibliothèque et emploie plusieurs secrétaires. Il est l’auteur de 17 395 articles (près d’un quart du total) parmi lesquels « Traite des nègres », où il condamne l’esclavage ou « Presse », où il défend la liberté d’expression.

Nombre de professionnels avertis : médecins, ingénieurs, architectes, juristes, artistes, des ecclésiastiques, des parlementaires (le Président De Brosses).

Philosophes déjà célèbres comme Voltaire, qui ne tarit pas d’éloges sur l’entreprise, mais ne lui donne que quelques articles sans éclat, ou encore presque inconnus, comme Rousseau, qui rédige près de 400 articles sur la musique.

Bien que l’époque ne manque pas d’érudites et de lettrées, et que plusieurs des encyclopédistes aient entretenu des liens très étroits avec certaines, on peut regretter de ne trouver aucune femme dans les rangs des encyclopédistes.

Pour les planches, une bonne trentaine de graveurs et dessinateurs, dont le plus important est Jacques-Louis Goussier, qui signe près de 900 planches et un nombre inconnu mais à coup sûr très important d’ouvriers et artisans anonymes sollicités pour la description des « arts mécaniques ».

L’Encyclopédie est aussi « collaborative » : dès le début de l’aventure, Diderot invite ceux qui pourraient apporter d’utiles corrections ou contributions à le faire : « nous les recevrons avec reconnaissance et nous y conformerons avec docilité »