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Du volumen au codex

Naissance du livre

L 'Antiquité utilise, comme supports de l'écriture, les matériaux les plus divers : pierre, tablettes d'argile, planchettes enduites de cire, tissus, écorces, c'est cependant le papyrus égyptien, obtenu par le tressage de fibres végétales, qui s'impose, notamment à Alexandrie. Le livre écrit sur papyrus se présente sous la forme d'un rouleau, le volumen, que l'on déroule à mesure que la lecture progresse. Matière assez fragile et quasi monopole de l'Egypte, il sera, à partir du IIe siècle, concurrencé par le parchemin : une peau d'animal (mouton, chèvre ou veau) spécialement préparée pour l'écriture, par grattage, tannage ponçage et chaulage. Cette technique serait née à Pergame, où prospérait une bibliothèque rivale d'Alexandrie, d'où le nom de ce nouveau support, « pergamena » : de Pergame. Plus résistant, le parchemin est surtout accessible sous tous les climats. Il reste cependant onéreux, d'où des cas de réemploi : ce sont les palimpsestes (n°1), parchemins dont un premier texte a été gratté pour faire place à une nouvelle écriture. Parallèlement, la forme du livre évolue : si l'Orient reste en partie fidèle au rouleau (par exemple pour les textes sacrés hébraïques), l'Occident chrétien va adopter la forme du codex, composé de feuillets de parchemin pliés en cahiers et reliés entre eux, qui permet une lecture plus aisée.

Lieux et hommes du livre

Jusqu'au XIIe siècle, la copie et la fabrication de livres sont très largement le fait d'ateliers monastiques. Ce sont les scriptoria, situés au coeur du monastère, où l'étude, traduction, copie et décoration de livres, considérées comme une forme de prière, font partie intégrante du travail de la communauté. Le moine copiste travaille debout devant un pupitre, équipé de plumes ou de roseaux taillés, encres, mines de plomb, boules de mie de pain en guise de gomme, pattes de lièvre pour lisser, grattoir pour corriger les erreurs...

La langue utilisée le plus souvent est le latin, mais on copie aussi des textes grecs, hébreux, arméniens (n°12),... On forme soigneusement de belles lettres onciales, mais l 'écriture évolue au fil du temps et la renaissance carolingienne imposera la caroline. Les feuillets de parchemin sont copiés et décorés avant d'être reliés. C'est un travail minutieux, long et difficile, et pour citer un scribe médiéval : « Trois doigts travaillent, mais tout le corps souffre! » Les livres ainsi produits sont destinés à ldes initiés, moines ou prêtres, on ne ressent donc pas le besoin d'identifier le texte : la page de titre n'existe pas, tout au plus trouve-t-on, à la fin de l'ouvrage, un colophon, court texte qui identifie les circonstances de la production du livre, plus rarement le copiste ou l'enlumineur. (n°3)

L’architecture du codex

Après la copie du texte et la décoration des feuillets, qui sont le travail de plusieurs mois, voire de plusieurs années, les cahiers de parchemin sont prêts à être reliés : ils sont cousus ensemble à l'aide de ficelles de lin, fixés sur les « nerfs » (tendons d'animaux) qui traversent le dos du livre et solidarisés avec les ais, planchettes de bois destinées à la protection des plats. La couvrure de cuir vient enfin habiller les ais et le dos. Le parchemin ayant tendance à se gondoler sous l'action de l'humidité, les livres sont fréquemment pourvus de fermoirs pour empêcher la déformation, et sont souvent garnis de chaînes afin de prévenir le vol. Quand il s'agit de livres destinés à de hauts personnages, la reliure peut s'orner de matières précieuses : ivoire, émaux, pierreries, plaques d'or ou d'argent.