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Une aventure éditoriale

7-aventureeditoriale250pix.jpgImmense entreprise intellectuelle, l’Encyclopédie est aussi une énorme affaire commerciale. On a parlé de « manufacture encyclopédique » : les libraires associés vont former une équipe efficace conduite par un entrepreneur audacieux et doué d’un solide sens des affaires.

L’ampleur que prend l’Encyclopédie va faire d’elle « la plus grande entreprise éditoriale depuis Gutenberg » : elle mobilise des capitaux énormes et génère d’énormes profits.

Elle va occuper un millier d’ouvriers typographes, pressiers, graveurs, imprimeurs en taille-douce, papetiers, … pendant plus de vingt ans.

Dès le début de leur association, les libraires tiennent un registre de comptes précis qui fournit de précieuses informations.

Le Breton, qui était sans doute homme d’affaires autant et plus qu’homme de livres, sait sentir la tendance du moment et s’entourer des hommes capables de mener à bien l’entreprise.

Ainsi, il profite de la mode des dictionnaires et de l’anglomanie : faire traduire Chambers, c’est réduire les coûts, mais aussi se parer du prestige dont jouit alors tout ce qui est anglais. Bien conscient de l’importance croissante de l’image, il mettra tout en œuvre – y compris, a-t-on dit, des « emprunts » assez cavaliers à d’autres œuvres, pour que les volumes de planches soient à la hauteur des attentes du public.

Habile à obtenir les protections nécessaires pour lancer l’affaire et surmonter les suppressions et interdictions qu’elle devra affronter au cours des vingt années de sa publication, il n’hésitera pas, à partir du Tome VII, à minimiser les risques en censurant –sans l’en avertir- certains des textes de Diderot, qui en restera longtemps amer.

Le Breton parie sur le succès et accepte les risques : il assume 50% des dépenses à engager… et récoltera donc 50% des profits de l’affaire : pour un investissement initial de 70 000 livres, il en gagnera finalement plus d’un million. Lui-même imprimeur, il fait d’ailleurs réaliser l’impression par son atelier, et n’oublie pas de facturer sa prestation à la Société.

Les éditeurs et auteurs, eux, ne s’enrichiront pas : la rétribution de Diderot et de d’Alembert restera assez modeste, et la plupart des auteurs, y compris les plus prolifiques, comme le Chevalier Louis de Jaucourt, travaillent bénévolement.